Les glaciers chiliens 2009

Chapitre 8 page 10.

Résumé de notre aventure-croisière fugienne.

Le récit de notre aventure-croisière  fuégienne ou en terre de feu à bord de Vaïhéré, goélette de 23  mètres, du 5 avril 2009 au 22 avril 2009 dans les fiords des glaciers de la cordillière de Darwin au Chili et la navigation en Terre de feu vers le cap Horn.
Nous étions dix passagers à bord et deux skippers Eric et Nicolas pour vivre cette aventure. J’ai été accompagné par mes deux fils et une amie de l’un d’eux. Le récit a été fait par François, les photos par Guillaume et le groupe, le mot de la fin par Simone et il est agrémenté les images du parcours. Je les remercie.


Dimanche 5 avril 2009

19h : départ du quartier général Paris 15°
  • Il fait tiède avec les vestes de quart
  • On peut difficilement se perdre en rouge et fluo !
Tramway > RER B : dispersion de l’équipe dans les wagons
20h30 : arrivée CDG T2
Boeing 777-300 AF 418
  • Gonflage des coussins de cou « alsaciens ».
  • Films, bouffe, ronflades et turbulences > 1h de retard à Buenos Aires et 24°C au sol, plein soleil.
Visite de l’aéroport : Terminal A… Terminal B (enregistrement)… Terminal A : attente et quête du distributeur perdu.
  • Petit café
  • Queue porte G… les gens s’engouffrent mais ce n’est pas notre avion donc re-queue porte G. On essaie de traquer nos futurs associés… qui ne seront dans aucun de ces vols !
  • Attente 1h30 avant le décollage par tranche de 20mn. On fait attention à Ly-Chia car les argentins n'ont pas l’air d’aimer les asiatiques !
Avion vers Ushuaia.

  • Sandwiches pourris et gâteau étouffe péruvien.
  • Légères secousses… légers vomissements qui durent… 4 sacs à vomir.
  • L’arrivée est un peu venteuse et nuageuse : -17° par rapport à Buenos Aires
  • Eric nous attend : voiture et taxi vers le ponton.
  • Rencontre avec le reste de l’équipage : des kilos de chocolat sont échangés en guise de cadeaux.
Restaurant sur terre à 15mn de marche : les argentins aiment bien la viande et surtout quand elle est bien cuite ! Et dessert : salade fruit.

Bilan : 14h + 3h30 de vol, 28h de trajet.


Mardi 7 avril 2009 : Ushuaia  (Argentine) - Porto Williams (Chili)

  • lever à l’aube « des touristes » après une nuit « tiède »… chaude, rapport au Dr Celsius.
  • Petit déjeuner pendant qu’une partie de l’équipage se régale de la dernière douche dans des sanitaires à la propreté relative.
  • Café au Ramos General. Première épicerie d’Ushuaia, de 1906. Epicerie puis cabinet notarié puis bar (les descendants de la première étude réalisent l’acte de vente du dernier proprio !). Tenue par un français.
  • Direction préfecture d’Ushuaia pour les papiers.
  • Puis courses au duty free, composées… d’alcool principalement.
13h15 : départ d’Ushuaia au moteur à coups de poêt-poêt « Croisière s’amuse ».

  • Canal de Beagle direction plein Est vers Puerto Williams.
  • Superbe temps ensoleillé > à bâbord, cime déchiquetée du Mont Olivia à côté de ses « 5 frères ».
  • Arrivés à l’approche du phare des Eclaireurs, nous sommes accompagnés par des escort-girls otaries tout autour du bateau : ça saute, ça fait la planche, ça se tient la nageoire.
  • Les paparazzis sortent le matériel à grand renfort de tailles de zoom.
  • Le capitaine nous rapproche à 2m ! du rocher où se trouvent, sans complexe, des petites familles de cormorans royaux et la plèbe des cormorans de Magellan (noir à bec rouge). Goéland de Scroresby.
  • Navigation intense : on tourne à 2 nœuds tout autour du caillou. Reste d’épave en haut du rocher : le Cervantès, sauvé par un remorqueur avant que celui-ci se gaufre aussi ! (c’est le Saint Christopher, posé sur la promenade des anglais d’Ushuaia).
  • Sous le soleil on remonte le canal de Beagle : de temps à autre, une maison isolée, petite et unique route côtière, …
On contourne un dernier banc de sable et on pique sur Puerto Williams (on arrive donc au Chili, perte de 1 heure). Il ne faut pas trainer car le poste pour les passeports ferme à 18h.

  • Donc amarrage à un bloc et seconde amarre à terre accrochée à un arbre. Devant nous, un ancien bateau (livrant des armes) allemand reconverti en bar flottant, le Micalvi. Par gros coef, y a de l’eau au fond du bar !
  • Descente sur le ponton en annexe, montée de la côte de Puerto Williams puis poireautage à la préfecture pour attendre LA bonne personne : celle qui regarde les passeports, celle qui a le tampon, celle qui vérifie le tampon…
  • A la nuit tombée, on quitte l’endroit pour s’égayer dans le bourg. Après quelques détours, on trouve LA place. Puis LE « bar », où on commande un mirifique Pisco (sorte de jus de citron avec du jaune d’œuf : quelconque en France, divin dans un bar digne des meilleurs westerns.
  • Réchauffés, on repart pour notre véritable destination initiale : la proue du Yelcho, bateau sauveur de l’expédition de Shackleton en Antarctique (Lien vers l'histoire de l'expédition).
  • On rentre au bateau, on parle, on marche, on parle, … on rate le ponton malgré l’éclairage au projo de Nicolas sur le bateau. On passe donc par le bar flottant.
  • Retour au bateau, diner et dodo.
  • Roland tente de nous intoxiquer avec une boisson soi-disant très très courue en Argentine, le Fernet. Pour dire vrai ça ressemble à du jus de camphre !!! mais il paraît qu’après un an, on s’y fait et que même on peut l’apprécier !



Navigation.
départ d’Ushuaia  (Argentina) 13 h 15. Vent faible.
Nous traversons le canal de Beagle en passant par les iles du phare des éclaireurs. Arrivée à Porto Williams 54°56’11 S 067°37 00 W (Chili) à 18h45. Route 28. 23 miles.
Note importante:Les reproductions des mouillages sont publiées avec l'aimable accord des auteurs de l'excellent guide nautique:Patagonia et Tierra del Fuego Pilot  nautical.








Mercredi 8 avril 2009 : Puerto Williams - Caleta Olla


  • Départ 6h50 au moteur : branle-bas de combat. On quitte Puerto Williams avec le soleil qui se lève presque au-dessus des montagnes… on le verra pas car il va faire pabo . Début de nav en succession de pluie, 40 nœuds de vent, ciel bas, quelques bons creux pour tester les marins, leur équipement et leurs estomacs.
  • Note pour plus tard : ne pas taper sur un ordinateur quand ça remue !
  • On mange le midi la pasta avé la sauce guacamole du Nicolas (avocat, basilic, ail, et la touche secrète du coq). On est presque tenté de manger dehors mais heureusement les remous se calment et tout le monde va tenir ! De vrais aventuriers des mers australes !
  • Le temps ne s’améliore pas, par contre la mer se calme car le décor est plus encaissé. Moults arc-en-ciel, un superbe glacier bleuté… et tout cela nous mène à notre point d’amarrage dans la baie de Caleta Olla.
  • Nicolas semble préparer un truc à base de chocolat que l’on soupçonne fortement d’être un futur gâteau, mais il ne veut pas en dire plus… quel mystère !
Une fois, ancrés et amarrés à terre, une équipe d’exploration part sur cette terre hostile et spongieuse. Dégustation de baies locales aux goûts (Calafate / Canelo / Céleri sauvage) parfois douteux. Promenade autour de l’île avec alternance de mousses traitres (les rouges) et imbibées, petits grimpettes, forêt sauvage et luxuriante, … alter mondialistes jusqu’au bout on hésite même à détruire un piège à renard… mais il résiste et on n’a pas que ça à faire ! Un pêcheur dissimulé dans sa cabane sur le bord de la baie doit en être le créateur.

  • On ne précise pas que cette promenade s’est déroulée sous le vent, la pluie et autres intempéries diverses (survol d’un condor et jolie chute d’eau).
  • On rentre donc au bateau par un « raccourci » de Nicolas, très sauvage et peu fréquenté ! On ouvre littéralement cette nouvelle voie ! On précisera sur le prospectus du voyage que cette partie se fait exclusivement en bottes ! Précisions de Ly-Chia et François, post-trou d’eau ! (les chaussures sèchent encore).
  • Simone sort du carré avant en disant, je cite : « Ca glougloute dans les toilettes ! » En effet, elle n’a pas tord, le silence fait, ça glougloute. Mac Gyver Eric, coupe une boule quiès et répare le tout ! Merci Mac ! On taira l’histoire de Philippe avec ces images et ces ellipses au sujet d’une rencontre avec quelque « chose » remontant des toilettes à sa rencontre, version rencontre du 3ème type. L’histoire a préféré oublier ce passage qui s’est déroulé au gouter !
  • Repas du soir (un bœuf argentin entier, des haricots « croquants ») et… et… extinction des lumières ! le gâteau d’anniversaire fait par l’intéressé lui-même, Nicolas et ses 39 années ! Fête, joie, bonheur, champagne et Manu Chao suivi d’un groupe local d’Ushuaia, dans la veine reggae-carnaval J
  • Digestif pour les uns, dodo pour les autres.


Navigation.
Départ Porto Williams (Chili) 6 h 50
Nous naviguons vers l’Ouest dans le canal de Beagle jusqu’ à sa bifurcation. Nous prenons la branche nord est. Vents variables : à 8h 20-30N, à 11h 35noeuds et à 15 h 50 nœuds.
Arrivée caleta Olla 54°56’, 45 S 069° 09’, 35W 16 h 20 distance 57, 88 milles.









Jeudi 9 avril 2009 : Calleta Olla - Bahia Tres Brazos

« Grasse matinée »… jusqu’à 9h !!! Petit déj. Douches, … Départ effectif de la baie à 10h40.

  • Premier gros glacier, 11h25, l’Italia. Et le vent se lève d’un coup !
  • Phénomène particulier : le Williwaw (vents catabatiques), le vent descend en dévalant les pentes, localement en contact (plus de 50 nœuds) avec l’eau, celle-ci se vaporise !
  • Puis glacier Francia, Romanche (avec la cascade). On croise nos amis les gentils chiliens-chiliens comme les appelle Eric. Ou les chiliens-chiliens à sa mémère.
  • On mange en route. Restes de gâteau : terminés !
  • Arrivée à l’anse « 5 étoiles ». Pose des 4 amarres à terre, avec un peu de grimpette le long des berges.
  • Une fois le bateau sécurisé, Nicolas Jones, notre fameux guide, nous mène à terre sur sa frêle embarcation de fortune.
  • L’île est aussi spongieuse que sa sœur d’hier, mais nous sommes tous équipés. Et les bottes, cirés et autres k-way ne seront pas de trop : montagnes, vallées, lagons (sans sa « créature »), rivières tumultueuses, forêts denses et moussues. Quelques cascades plus tard, notre troupe fait demi-tour, mais tous ne pourront revenir. Deux braves conquistadors, qui ont perdu l’immunité, resteront sur l’île… pour le repeuplement. Stéphanie n’y croit pas, soit disant, ce sont deux mâles ! Laissons faire la nature…
  • La tribu a arraché à cette terre vierge des spécimens de toutes sortes pour leur herbier.
  • "capitaine Aventure" est de retour aux fourneaux, Simone aux patates douces, ce qui augure un poulet au curry, aux senteurs affamantes.
  • The Aubrey’s Bad Day : réveil à l’aube, gâteau au chocolat mal digéré, une botte à deux doigts de rester envasée sur ce continent hostile… et la soirée ne fait que commencer… ses gants resteront sous la pluie à l’extérieur !
  • Apéro (toast avec thon, oignon, mayonnaise, tabasco). Repas puis soirée karaoké des années 80.

Navigation.
Départ caleta Olla  10 h 40
Nous empruntons le bras nord-est du canal vers l’ouest.
Vent souvent faible mais parfois des rafales à 35noeuds.
Arrivée Bahia Tres Brazos 54°56’, 70 S 069° 46’, 10 W 15 h distance 27, 66 milles

Vendredi 10 avril 2009 : Bahia Tres Brazos – journée sans navigation.

  • Il pleut !... et ça va durer toute la journée. Le rite commence avec le porridge de Philippe (un mystère gustatif qui restera inexpliqué). Le matin, initiation au tarot pour Simone (partie à 4). On commence à se demander ce que l’on fait sur un bateau quand il pleut . Ca joue aux cartes, ça dessine (Philippe et Roland ), ça bouquine ("L'infirmière"), ça cuisine (Nicolas ), …
  • Partie de Time’s Up effrénée : le concept se comprend bien mais dans les faits, c’est un pur bazar et une cacophonie !
  • Le beau Bart le Hollandais arrive dans la baie, seul sur son bôôôôô bateau ! Nous le reverrons au chapitre apéro.
  • L’après-midi, deux équipes se forment : l’une ira tenter la face Sud de l’île (lac de hauteur, éclaircies, neige, et pluie), l’autre reste au « sec » à jouer aux cartes et papoter.
  • Au retour des aventuriers imbibés, l’apéro est déjà lancé et Bart nous a rejoints.
  • L’agneau qui faisandait depuis le début du trajet à l’arrière du bateau, vient de se faire rectifier d’une moitié ! avec fayots !
  • On termine avec digestif et Mac Callans pour les connaisseurs.
  • Au dodo, en espérant que demain, les ondulations du baromètre, nous donnent un peu de ciel bleu.



Samedi 11 avril 2009 : Bahia Tres Brazos - Fiordo Pia 



  • Réveil au son de Ballou et de son livre de la Jungle.
  • Vers 10h30, sous un temps mitigé « plus », on largue les amarres (plein d’étoiles de mer sur le bord de l’eau), on désalgue l’ancre et direction les glaciers !
  • Le trajet de la journée consiste à sortir de l’anse où nous étions, de traverser le canal de Beagle et de rentrer dans le fiord vers les glaciers que nous avions aperçu le deuxième jour.
  • Le temps est frais, Luc est à la barre pour tout le trajet vers le glacier du fiord Pia, imperturbable avec ses épaisseurs, son foulard, sa capuche et sa petite larme à l’œil droit car le vent est glacial.
  • Première alerte de Guillaume « Dauphins », mais elle était fausse, deux otaries étaient en train de faire des roulades à l’avant du bateau. L’équipage est à l’intérieur car le vent s’est levé, le soleil pointe le bout de son nez.
  • Deuxième alerte « Dauphins », cette fois-ci c’est la bonne, nous sommes entourés de plusieurs dauphins qui jouent autour du bateau, ils passent de bâbord à tribord en sortant la tête de l’eau timidement. L’armée de photographes est sur le pont, le défi du jour est de taille car les dauphins sont rapides.
  • A l’approche des glaciers, Nicolas nous appelle au miam-miam qui va être de courte durée. En effet, nous arrivons au bout du fiord. Au menu, pâtes pour tout le monde, quelques courageux se risquent à manger dehors pour soutenir moralement Luc qui n’a toujours pas lâché la barre.
  • Après ce repas pris sur le pouce, le spectacle va commencer. Nous évoluons dans une eau parsemée de morceaux de glace. Les morceaux sont de plus en plus gros au fur et à mesure de notre progression.
  • Et voilà les glaciers. Nous arrivons au bout du fiord, il y a deux glaciers, un à bâbord avec une falaise de 50m de haut et un à tribord moins impressionnant. Ce qui impressionne le plus c’est le craquement de la glace qui bouge et se fissure. Nous restons là de 14h à 16h pour espérer voir le graal : la chute d’un énorme morceau de glace dans l’eau.
  • En prévision de l’apéritif du soir, Eric attrape un bout de glace qu’il pose sur le pont avant pour avoir des glaçons.
  • Pour faire patienter les gens, le cirque Vaïhéré propose son attraction favorite : la grimpette en haut du mat dans un harnais. Les candidats sont : Simone, Guillaume et Ly-Chia. Cette dernière a eu la chance d’être assisse sur la deuxième flèche du mat quand le plus gros morceau de glace est tombé et a créé une vague qui a secouée le navire, d’en haut ça devait secouer.
  • Direction le mouillage, en repartant des glaciers, nous avons jeté l’ancre dans une petite anse à Fiordo Pia.
  • La dream team de l’amarrage est prête : François et Nicolas pour aller positionner les amarres autour des arbres.
  • Tout l’équipage part faire un petit tour en haut de la colline avoisinante, Eric reste à bord pour surveiller le bateau et prépare les bidons pour faire le plein d’eau à la cascade toute proche. Seul, il se laisse aller à son violon d’Ingres : le clavecin, seul, face aux étendues sauvages…
  • De retour, deux équipes se forment : les éplucheurs de blettes pour le dîner et les ramasseurs d’eau (Simone et Eric ). 400 litres plus tard, c’est l’heure de l’apéritif.
  • La caïpirina met de l’ambiance, c’est une sorte de ti-punch avec de la cachaça (un rhum brésilien). Le dosage est simple : 1 litre de rhum, citron vert, sucre de canne et glace pilée (glace centenaire s’il vous plaît). La température monte et la rigolade est franche. La boisson est alcoolisée mais Denis n’est pas du même avis : « c’est le glaçon qui fout la merde ». Tout le monde pense que Nicolas a usé de la boisson pour nous faire avaler les blettes.
  • Le menu du diner : steak de bœuf et blettes cuites.
  • La discussion s’engage sur un thème alsaco-suisse : l’ail d’ours ! Alors, la légende dit que l’ail d’ours n’est pas une plante à bulbe mais ressemble aux feuilles du muguet … et la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu ! Lien vers des renseignements sur l'ail d'ours.
  • Philippe raconte son travail dans le milieu des effets spéciaux pour le cinéma, pour trouver ses textures. Il a travaillé sur la souris qui ressemble à D’Artagnan dans le Monde de Narnia 2, la texture du nez vient d’un sexe de femme … il fallait y penser, maintenant on ne regardera plus les personnages animés de la même manière.
  • Quelques téméraires restent plus tard pour une partie de tarot : Denis, Luc, Nicolas, François et Guillaume. Le whisky coule à flot.

Navigation.
Départ Bahia Tres Brazos 10 h 43
Nous traversons le canal de Beagle vers le nord pour le Fiordo Pia.
Vent avec des rafales à 40 N 
Arrivée 17 h distance 23 milles






Dimanche 12 avril 2009 : Fiordo Pia - Bahia Tres Brazos (Caleta Julia).


  • Réveil habituel vers 9h avec des bonnes odeurs de pain chaud.
  • Eric ouvre la porte arrière et s’écrie comme à son habitude : « Temps de meeeerde ! »
  • Le temps est patagonien : neige fine avec petit brouillard (un temps à ne pas mettre un marin dehors). Toutes les montagnes sont blanches.
  • Le capitaine s’inquiète de la météo avant le départ : 70 nœuds de vent au Cap Horn, 40 nœuds dans le canal de Beagle. Départ à 10h30 pour retraverser le canal et retourner du côté de  Bahia Tres Brazos. Nous croisons deux bateaux qui parlent un dialecte que nous comprenons : deux bateaux remplis de français et dire qu’on nous avait vendu un séjour loin du monde civilisé ! C’est Peau d’Orange, que nous renommerons quelques apéros plus tard Cellulite, Kekilistrion.
  • La vie s’installe à bord : Philippe à l’avant du bateau pour tester son ciré, Ly-Chia est au Mercalm, Nicolas aux fourneaux, Luc à la barre et les autres au repos.
  • Arrivée au mouillage vers 15h, il grêle ! Le pont du bateau est tout blanc. François est toujours volontaire pour amarrer les bouts, mais cette fois-ci, ce sera la dernière ! Pendant que Nicolas enroule l’amarre autour d’un arbre, il tente un grand écart à la Jean-Claude Vandamme, mais par manque de souplesse, il chût. L’équipe à bord prépare des affaires sèches car la preuve de la mise à l’eau est avérée : le gilet de sauvetage est gonflé.
  • L’après-midi va se passer à bord car le temps ne permet pas de faire une ballade. Roland sort la canne à pêche et appâte les crabes avec des bouts de bœuf. 10 minutes plus tard, il est de retour bredouille. On va rajouter 2 amarres pour renforcer le mouillage…
  • Luc a pris le relais de l’apéro-ki-tue : banane, orange pressée, pamplemousse, jus d’orange, jus de citron, noix de muscade, vanille, glace centenaire… et un doigt de rhum ! Et après un bœuf bourguignon, retour aux cartes ! Le temps ne s’améliore pas de la fin de journée : vent, rafales de grêle… le baromètre remonte, on part tous se coucher en espérant.
  • Mouillage à Caleta Julia.

Navigation.
Départ Fiordo Pia  11h 10
Pluie et grêle et vent avec des rafales à 40 N (Dans la journée les prévisions donnent des rafales à 70 nœuds au Cap Horn.
Nous traversons le canal vers le sud pour aller au Bahia Tres Brazos dans un autre mouillage Caleta Julia 54° 54’, 70 S 069°47’00 W
Arrivée à 13 h 13. Distance 10, 25 milles




Lundi 13 avril 2009: Caleta Julia - Seno Garibaldi


  • Réveil, petit déj, et hop, le pied leste et matinal. Tout le monde sauf Simone et Dad et Eric partent en exploration. Retour au bateau pour douches et repas de midi.
  • En arrivant à table, des surprises bien cachées  nous attendent discrètement sous nos serviettes… mais qu’est-ce donc ? … des noeufs en chocolat… 2 ! Un pitit et un gros avec une espèce de surfeur grenouille dessiné dessus : typique de ces latitudes !
  • Sitôt le repas englouti, on largue les amarres et direction l’entrée du fiord qui nous mènera demain au glacier Garibaldi.
  • Décors superbes et c’est presque au pied d’une immense cascade que nous préparons le mouillage. « Préparons » car c’est une première. Sous la pluie cinglante et glaciale, l’équipe de pont se préparer à envoyer de l’amarre et descendre l’ancre pendant que l’équipe d’annexe part en exploration, munie du fameux fil à plomb pour sonder la zone. 3 points d’attache et hop, on prépare apéro avant diner.
  • Le diner verra un nouveau quartier de bœuf entier disparaître sous nos appétits féroces. Mais il sera aussi le siège d’une grande « discussion » fort à propos en mer, sur la « piraterie » en informatique… seules conclusions à tirer : la promiscuité peut se faire sentir, et un peu de tolérance le jour de Pâques aurait fort judicieusement trouvé sa place.
  • Pour le repas, deux spécialités bien nommées : la rastatouille suivie du fameux gâteau au cocolat (chocolat… euh… cocolat).
  • La nuit : pas mal de vent.

Navigation
Départ 14h 28 de Caleta Julia.
Nous retraversons le canal pour Seno  Garibaldi
Pluie et grêle et vent à 20 N
Arrivée à 16 h 53 au Seno Garibaldi (sous Isla Pirincho) distance 15 milles.

Mardi 14 avril 2009: Sud de l’Isla Pirincho - Estéro Colane

  • Départ vers le glacier Garibaldi, au milieu des growlers (gros glaçons flottants… plus petits que des icebergsJ).
  • Beaucoup de morceaux de glace flottent, on navigue au milieu d’une sorte de verre à apéro géant rempli de glace pilée.
  • Arrivés sur place, l’armada des appareils photos surgit et tout le monde se met en attente de la catastrophe glacière majeure à prendre en photo. Pas mal de blocs vont chuter dans l’histoire, quelques petites vagues pour les sensations.
  • On fait alors route vers Estéro Colane. Le coin préféré de Nicolas pour le décor, d'Eric pour les gros cailloux à faire tomber. Arrivée calme dans l’anse, sous les frondaisons. On s’amarre, on met à l’eau la seconde annexe et tout l’équipage sauf Nicolas part à l’aventure.
  • Sur place, c’est zzzzuper glissant. On entame l’ascension, on longe le glacier et on trouve enfin le spot « caiiiiilloux » d'Eric. Assis, les jambes repliées pour pousser les rochers à 2-3 grands gamins, on aide le glacier à glisser et disparaître : c’est rigolo !
  • Une équipe part grimper pendant que l’autre redescend par les fissures « coince-fesses », technique ancestrale des plus grands aventuriers des montagnes.
  • Retour aux annexes aux prémices de la nuit dans une brume croissante et cotonneuse. Bateau, apéro, couscous argentin (kisscouss). Souvenez-vous, on a déjà eu la rastatouille, le gâteau au cocolat. Cours de nœud de chaise pour conclure la soirée : divers théories se frictionnent : une main, deux mains, le puits, pas de puits, …
  • Après la nuit passée à Coloane, le réveil est fixé à 8h tapante ! Tout le monde au dodo ! Ce coup-ci, le chauffage est notre allié (pas comme hier soir).

Navigation.
Départ 9h 42
Nous naviguons plein sud pour rejoindre le bras sud-est du canal entre les îles Gordon et Thomson
Vent faible. Pas de pluie
Arrivée à 16 h 31 Estéro Colane 55° 05’, 73S 069° 48’, 46W distance 32, 60 milles





Mercredi 15 avril 2009: Route vers Eugenio : Estéro Colane - Caleta Eugenio


  • Réveil musical : I feeeeeeeeeeel good, avec James Brown. Tout le monde émerge, petit déj’ un peu dans l’pâté mais… mais… il fait beau !!! Photos du lever de soleil et hop, on plie les gaules. Simone se propose pour détacher les amarres avec Nicolas … elle l’avait promis hier soir !
  • Retour sur le Beagle, par l’autre côté, la boucle est bouclée. Partie déchainée et hautement culturelle de Time’s up !
  • Direction la Caleta Eugenio. Eugenio, du nom du cowboy taciturne qui habite sur cette grande île plus sèche que les précédentes. Amarrage facile dans le calme et dans une baie à l’abri. On descend se balader et ramasser du bois sec pour le barbecue de ce soir sur l’île.
  • C’est une forêt dense et semi-sèche où vivent les vaches d’Eugenio et quelques animaux bêlants que l’on entend. Les points d’eau sont la chasse gardée des castors du coin (on voit 3 gros barrages au fond d’une vallée). Malgré des efforts de bruit, de secouage de branches, de plouf-cailloux dans l’eau, de voies d’eau dans les barrages, nous ne verrons personne.
  • Poursuite de la ballade, ramassage de bois, montage du feu en bord de « plage ». Dad et Eric nous rejoignent avec la boustifaille. Le feu commence à réchauffer les petons, la hampe commence à cuire ainsi que les boudins argentins. Ce soir : viande, pain, alcool ! Les histoires qui font peur au coin du feu ne prennent pas… fait trop froid !
  • Les couche-tôt rentrent pendant que les beatniks restent au coin de la flambée jusqu’à 23h30…  ça crève l’air marin. Les trajets au bateau se font en totale obscurité à la frontale. La physionomie de l’île ne sera plus jamais la même après notre déboisement méthodique !

Navigation
Départ 9h 03. Vent faible. Pas de pluie.
Nous prenons le cap à l’est dans le bras sud-est du canal de Beagle.
Arrivée à 16 h 17 Caleta Eugenio. 54° 55’, 80S   068° 29’, 45W distance 49 , 60 milles





Jeudi 16 avril 2009: Caleta Eugenio  - Puerto Toro


  • Réveil au son des 70’s. Le ciel est flambant rouge ! On quitte le mouillage avec une légère brise « dans l’cul » qui nous permet de prendre conscience que Vaïhéré n’est pas une péniche mais un bateau avec de vraies voiles ! Dont une misaine que nous sortons enfin de sa torpeur humide !
  • La journée sera ensoleillée voire radieuse. On remonte le Beagle direction Est et Puerto Toro, dernier hameau de la fin du monde. Séance bronzing, jolies couleurs, photos d’oiseaux « au décollage », une petite partie pour conclure la manche homme-femme de Time’s Up remportée de main de maître par la gente féminine au mime !
  • En fin d’après-midi, on arrive à Puerto Toro sous de superbes couleurs de ciel… et dans une odeur très « port de pêche » . On va se mettre à couple avec de sympathiques pêcheurs chiliens. C’est à eux que l’on troquera des crabes (Santolla) contre des Danettes Chocolat, si si !
  • Petite ballade dans le « bourg », au milieu des maisons en kit sur pilotis, des petits enfants chiliens et des chiens d’pêcheurs très affectueux.
  • Après un désaccouplage et un ré-accouplage, l’équipage va se bâfrer de pattes de crabe sous une nuit étoilée où l’on tente de retrouver des repères au milieu d’une magnifique voie lactée.
  • Une nouvelle extinction des feux à la fin du repas et ohhhhhh c’est l’anniversaire de Philippe, avec une superbe tarte au citron confectionnée par le capitaine lui-même.
  • Dodos tôt car cette nuit, c’est la navigation de nuit vers le Cap Horn.
00h-02h : Simone et Luc ->sec, étoiles, dauphins, plancton fluorescent.
02h-04h : Dad et François-> sec, couvert, fin à la voile… et au moteur (génois, misaine, grand-voile).
04h-06h : Roland et Philippe -> sec, une « baleine » - « île » - « créature mythique », très froid, premières gouttes.
06h-08h : Ly-Chia et Guillaume -> humide et froid.
08h-10h : Stéphanie et Denis -> humide, mais alors bien humide !
Nicolas et Eric resterons de veille toute la nuit pour seconder les marins !


Navigation
Départ 9h 07 Grande voile 9h 20 vent NO.
Nous naviguons cap à l’est en passant devant Ushuaia et porto Williams le long de l’île Navarino. Nous sommes au Chili et il nous est interdit de visiter la rive à bâbord qui se situe en Argentine. Nous devons rester en territoire chilien.
Vent faible. Soleil.
Arrivée  1 7h 30 Porto Toro 55° 04’, 93S   067° 04’, 33W distance 55 , 64 milles






Vendredi  17 avril 2009: El Cap Horn! (Puerto Toro – Ile Lennox).


  • Réveils quasi simultanés : tout le monde s’équipe étanche pour l’approche du Cap Horn, sous la pluie et le vent.
  • On approche du lieu mythique à la voile s’il vous plaît ! Tout le monde sur le pont ! Des creux de 8m50, 50 nœuds établis avec à peine 70 en rafales. Vaïhéré est balloté telle une coque de noix de 60 tonnes. Un Léviathan à tentacules semble être aperçu mais rien ne nous fera renoncer !
  • LE Rocher est là : photos, gite, champagne, et comme le veut la coutume : une fois la bouteille terminée, à la baille ! Top du marin… on le RE passe d’ouest en est cette fois, pour remonter vers Lennox (idable) après un dernier regard vers ze Rock.
  • La suite de la journée va se retrouver être une succession de petits tours dehors pour respirer, stations assises voire de travers pour retrouver un certain équilibre intestinal, pâtes au pesto maison pour avoir matière à… dormir ! Tout le monde passera par la pose dite de la « toile anti roulis » dans un bateau filant à 10 nœuds sous voile !
  • Mais certains, sur un conseil « avisé » du capitaine, se callent devant un film, je vous le donne en mile, sur la MER ! Résultat, personne ne pourra nous raconter la fin pour cause de « je suis fatigué », « ouh là là j’ai un coup de barre »… soit disant Simone : ils avaient l’air morts et… verts.
  • Arrivée sur Lennox vers 17h. Mouillage . Pas mal de roulis à l’arrêt et à l’ancre. Des pêcheurs (l’Unicornio) viennent à couple et nous troquons boissons et cigarettes contres des crabes et un poulpe… que Luc va frapper avec acharnement pendant des heures…

Navigation
Le 17 avril 2009.Départ 0h 05 Puerto Toro. Navigation de nuit par quarts.
Nous naviguons cap sud à passant à l’est de l’île Lennox et Deceit. Double looping devant le Cap Horn et retour vers l’île Lennox entre les îles Hersche et Deceit.
3h30 Voiles vent SE 20 nœuds
Passage du Cap Horn 10 h 15’ 32’’ d’est en ouest.
Le second à 10 h 57’ 20. (Longitude 67°15’, 100 W).
Retour sous la pluie et avec un vent de SE 20 25 nœuds.
Arrivée à 18h 14 Caleta Lennox Sur. 55° 17’,75S  066° 50’,25W  distance 117 ,67 milles 



Samedi 18 avril 2009: ile Lennox – Caleta Felipe


  • Petit déj classique.
  • Descente en deux voyages en annexe vers le ponton avec son escalier aux marches aléatoires. Petit bonjour à la famille qui garde l’île. La ballade est superbe avec de nombreux paysages très différents : plages de sable gris (tout le monde remplit ses poches de zolis cailloux), arbres couchés et blanchis par les intempéries, petit lac au milieu de l’île, falaises de tourbe, le tout, accompagné par LE chien de l’île.
  • Cadeau à la famille de l’île qui attend le ravitaillement (tous les deux mois) qui a une semaine de retard ! Fruits et produits frais.
  • Retour d’une première équipe, Ze Crab Team pour éplucher le repas du midi, qui sera à nouveau une orgie de crabes. Tout le monde gouttera et appréciera le « poulpe de Luc préparé sur petit toast à l’ail et aux herbes.
  • On repart l’après-midi dans de superbes couleurs et un soleil perçant au loin sur les montagnes au Nord.
  • Arrivée à la nuit tombée dans le prochain mouillage dans une superbe anse où le projecteur du bateau nous permet de ne pas nous poser sur LE cailloux du coin.
  • Un moment d’angoisse semble monter dans le carré… un bruit lancinant et entêtant couvre la musique… d’où vient-il ?... de la cuisine… tout le monde se retourne vers Luc , le sourire carnassier, en train d’aiguiser des couteaux… enfin, aiguiser, c’est un euphémisme… tout à coup, tout le monde se rappelle ses pires films d’horreur… l’ambiance est lourde et chargée… heureusement qu’arrive l’apéro !!!!
  • Repas : tartare pour les amateurs (et oui, il reste encore de la viande) avec des patates. On finit le repas au Rhum du père Là-bas : rigolade garantie.

Navigation.
Départ 15h 50 .Vent faible.
Retour dans le canal de Beagle et cap à l’ouest.
Arrivée  1 9h 44 Caleta Felipe 54° 57’,20S   067° 12’,80W  .Distance 25 ,13 milles


Dimanche 19 avril 2009: Caleta Felipe – Puerto Williams.


  • Réveil tranquille puis descente sur l’île voisine pour une balade « à l’aventure » dans la forêt primaire. La matinée sera placée sous le signe d’un superbe soleil et d’un ciel parfaitement bleu. Au retour de la ballade, si si, il reste encore des petits crabes à éplucher : tout le monde s’y met (ou presque), au soleil dans le carré.
  • On quitte le mouillage avant midi, direction : retour à Puerto Williams. Superbe voyage sous le dardant soleil des mers du Sud mais le  vent, comme à son habitude, dans le pif. Il fait bien frais, et peu de gens dehors.
  • Arrivés à Puerto Williams en fin d’après-midi… un dimanche : misère c’est pas gagné pour se faire tamponner les passeports ! Mais ce n’est pas, profitons de ces quelques moments pour se cultiver au Musée de P.W. C’est joli, mais on ne comprend pas les explications sauf Roland que l’on attend donc pour repartir.
  • En arrivant à quai, tout à coup, à travers les cordages, un petit cri (c’est Claudia et non pas Flipper), l’œil de Nicolas s’illumine, et ils courent l’un vers l’autre au son de chabadabada chabadabada fredonné discrètement par le reste de l’équipage.
  • En repartant du musée, ne se souvenant plus que nous avions rendez-vous à 19h30, on tente par vraiment tous les moyens d’attirer l’attention des personnes restées à bord : cris (Eric , Papa, Vaïhéré,…), hurlements et même hymne nationale entonnée à tue tête face au vent sur la berge la main sur le cœur !
  • Après le diner (méga-hachis au fromage piégé au crabe !), c’est sortie au Micalvi, le bar-bateau-échoué : le pisco y est bien dégueux mais c’est moins destroy qu’on le pensait de l’extérieur. Dodo vers 2h. Note pour le prochain passage : ramener un drapeau avec les léopards normands. Sur place on croise deux schleux clandestins qui cherchaient un bateau de passe. Ce bar est plein de monde : on y croisera aussi Denis , le reproducteur de cartes anciennes à qui on passe commande.
  • Au retour au bateau, fin du hachis et Mac Allan.

Navigation.
Départ 15h 14 Vent faible et localement 30 nœuds de NW dans le pif.
cap à l’ouest
Arrivée  1 8h 05 au Club naval de Yates Micalvi 54°56’11S 067°37 00W .Distance 15 ,46 milles



Lundi 20 avril 2009: Retour vers Ushuaia : Puerto Williams (Chili) – Ushuaia (Argentine).

  • Direction la kommandantur pour le tamponnage rituel et l’attente du tamponneur officiel. On y croise aussi Denis. Et on y retrouve les deux allemands en goguette, monsieur et madame.
  • Retour au bateau, on quitte mouillage. A la kommandantur ils annonçaient 25 nœuds et forcément on s’est pris 40 nœuds, dans le pif, avec pas mal de houle qui mouille. Philippe tente à nouveau un test de son matos, mais pas assez d’éléments déchainés.
  • Arrivée à Ushuaia où une superbe place nous attend. Retrouvailles d' Eric et ses femmes. Papotages et début des sacs pour certains. Et hop c’est reparti pour traverser la ville pour les papiers. La tamponneuse ne trouve rien de mieux que de filer le tampon à sa fille : y a pas à dire, les argentins, ce sont des flèches.
  • Taxis, courses et direction la montagne au restaurant français : Chez Manu. Excellent repas, avec vue et méga aquarium pour constater à quoi ressemble une Centolla vivante : c’est moche et apathique.
  • Retour au bateau, dodo car demain, c’est le départ.

Navigation.
Départ 13h00. Vent NW fort rafales à 40 45 nœuds dans le pif.
Nous traversons le canal de Beagle pour passer la frontière vers l’Argentine.
Soleil. Arrivée  17h 19. Distance 27,89 milles. 


Mardi 21 avril 2009 : Départ d’Ushuaia

  • Comme le veut la légende, quand on a gouté au calafate, on revient… ce que fait l’équipe de l’Est car son avion est annulé. Les autres vont en ville confirmer le leur puis repas Chez Dudu servi avec toute la promptitude argentine.
  • Dernier retour au bateau, les sacs, le rangement (fissa pour Pamphile qui fait ses pliages au dernier moment), les derniers échanges de cartes de visite, what else…
  • Bisous, taxi, aéroport, café, bisou… la fin est un peu précipitée car à force de s’attendre à partir en retard… nous sommes les derniers à monter à bord et l’avion part aussitôt. Nous passerons sur le repas en vol…
  • Roland , le citoyen reste sur place à la recherche chaussure pour aller dans la montagne… où le mènera sa quête ???...
  • Simone et Philippe tentent de sortir de l’avion les premiers pour leur correspondance : échec, on est tous dans le même bus.
  • Taxi, hôtel, recherche d’un restaurant ouvert à 21h dans Buenos Aires : on trouve difficilement un endroit purement typique : un restaurant chinois.
  • Dodo.

Mercredi 22 avril 2009 : Départ de Buenos Aires

4 bains à équivalence chacun des réserves totales en eau de Vaïhéré. Petit déj, change des derniers pesos et attente du kangoo-taxi pour l’aéroport.

La vie sur le bateau

On lave à l’eau de mer et on rince à l’eau douce.
Petite commission : 15 pompages, 20 pour les autres.
La douche : quand on commence à se prendre des réflexions des autres membres.
Toujours un œil de temps en temps sur la courbe du baromètre pour être sûr qu’il reste toujours bien en bas. De toute façon, de l’avis du capitaine, c’est un « temps de merde ».
Le vocabulaire s’élargit avec l’aide de Simone :
  • Le papier ménage (sopalin)
  • Le « ou bien » qui signifie… ou bien…
  • Le « si jamais » qui signifie… si jamais…
  • Le « monstre » qui accompagne : bon dans « monstre bon » mais plus communément synonyme de « très ».
  • « C’est pas pour les nains »… impossible à convertir dans un langage connu. Mais nos amitiés aux petites personnes.

L’avis d’un navigateur.

Bilan:
Nombre de jours de navigation - 13 jours.
Nombre de milles parcourus - 486 milles
Temps de navigation par jour - 6 h 30'
Le récit est le reflet de l'ambiance à bord, des équipiers montre sympa sauf l'exception.
Premier conseil et le plus important : Ne pas faire cette croisière pour le beau temps et la bronzette.
Ne pas chercher la direction du vent, toujours dans le pif.
Ne pas se charger de tee-shorts, il fait rarement au dessus de 5°.
Ne pas oublier son ciré, il pleut ou il grêle tous les jours.
Ne pas s’enquérir de la vitesse du vent, il oscille entre 45 et 60 nœuds. Ce vent ne gêne pas la navigation.
Les paysages sont sublimes.
Vous êtes seuls au monde.
Aux mouillages, vous n’êtes pas gênés par les voisins.
Un voyage qui ne s’oublie pas.

Quelques mots pour mes compagnons d’aventure en Terre de Feu… de Simone

Eric        « Temps de merde », une de ses phrases préférées. Ne bronche pas dans les creux de 8m50.
Nico        Quels talents ! Manie l’annexe et les fourneaux comme personne. La force tranquille.
Philippe              Monstre sympa d’avoir GPSé, downloadé et tout et tout.
François              Euh… Tu finirais pas mon assiette, ou bien ?
Guillaume           Et vive la macro et aussi Alf Nobel !
LyChia                 Z’étaient minables au Time’s Up, non ?
Roland                 Oh làlà, rien à redire, rien. Ah, si… boit du Fernet.
Philippe               Tu pourrais me redonner mon âme et aussi un p’tit cours Photoshop ?
Stéphanie             Elle lit, elle lit, et elle lit encore. Et aussi elle parle, elle parle et elle parle encore. Encore une histoire jolie pour les filles ?
Denis                    L’appareil photo greffé, le sourire en coin. Ne dis rien, mais n’en pense pas moins.
Luc                        Mon voisin du dessus. Gentleman, mais aiguiseur de couteaux compulsif…
Claudia, Claude, Mia et Emma     La crème de la crème des girls, nos cerises sur le gâteau !

Ce voyage, que dis-je, cette épopée au bout du monde fut pour moi un véritable bonheur et constituera sans nul doute un des mes meilleurs souvenirs de voyage. Que chacun d’entre vous en soit remercié, sincèrement.

Et enfin, last but not least, Merci à Yack qui, par son intuition et sa générosité, a permis que cette aventure devienne réalité. Y a-t il plus beau cadeau qu’un tel souvenir ?

Page mise à jour le 4 octobre 2010
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